Les invisibles, cap sur la Norvège

Dans ma petite librairie, il y a cette semaine : « Les invisibles » un roman norvégien  de Roy Jacobsen, traduit par Alain Gnaedig, et paru dans la collection du monde entier, chez Gallimard. Ce livre nous emmène loin dans le paysage et dans l’histoire de la Norvège du début du XXè siècle.

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L’histoire débute avec Hans Barroy, à la fois pêcheur et paysan, propriétaire d’une île du même nom, et chef de l’unique famille qui vit là. Partout aux alentours des d’îlots, comme des confettis, plantés de peu d’arbres.
On avance dans la lecture à la cadence d’une vie simple, rythmée par les saisons, la pêche et le travail de la terre : qui  est ce qu’il y a  » de plus cher sur ces îles » balayées par le vent polaire. On met le bateau à l’eau, on apprend à ramer, à mailler les filets, on récolte la tourbe qui ressemble à de « gros livres épais et noirs ». On vit avec les grands oiseaux marins et les mouettes dont on mange les oeufs, avec les animaux domestiques comme Gruau le cochon. Le belier a le droit à  son îlot où il mange de l’herbe et du goémon. Pour les eiders, on leur construit de petits abris en pierre pour récupérer le duvet. Bien sûr, il faut se méfier du chat qui, lui, doit redouter l’aigle de mer.

La famille veille l’horizon et le rivage où viennent s’échouer des cadeaux : tonneaux, chanvre, bois flotté et même parfois un arbre entier ainsi que des bouteilles à la mer «  étranges véhicules de manque, d’espoir et de vie inachevée ».

Iles-Lofoten-–-Norvège

La puissance de ce récit tient avant tout à son écriture parcimonieuse et à son ton laconique où sont restitués l’économie de paroles et de gestes ainsi que toute l’âpreté de la vie dans le Nord de la Norvège. L’auteur nous le dit,  dans ce  paysage maritime «  seules les distances mentent ».
Non loin des Lofoten, si «  la mort est une loterie », l’île de Barroy se sombre pas et
on s’émerveille  des aurores boréales qui illuminent le ciel de la nuit polaire. Face aux éléments, on atteint une dimension biblique et on est transporté au coeur du monde où,  un jour, apparaitra une maison pas comme les autres ! Bonne lecture !

A propos Gwenaëlle Abolivier

Gwenaëlle Abolivier est Journaliste et écrivaine, En 2022 et 2023, directrice artistique et littéraire, autrice associée à la Maison Julien Gracq. Elle est aussi une voix de France Inter. Formée à l’école de Claude Villers, elle parcourt le monde pendant 20 ans en tant que reporter pour les ondes de France Inter, France Culture et RFI. Elle intervient également sur les ondes de la RTS (Radio Télévision Suisse francophone ). Aujourd'hui, elle privilégie l'écriture littéraire et participe également à des revues comme ArMen et Latitude mer. Son écriture littéraire puise ses racines dans le voyage au long-cours et les horizons du monde entier. Elle est l’autrice de récits de voyages et d’anthologies, de textes poétiques et de scénarii ainsi que des livres illustrés pour la jeunesse. Elle anime des ateliers d'écriture littéraire et radiophonique. En 2015, elle séjourne trois mois d’hiver dans le sémaphore d’Ouessant où elle écrit Tu m’avais dit Ouessant qui parait en octobre 2019 aux éditions "Le Mot et le Reste», puis en juin 2021 chez Pocket. Ce récit maritime obtient le Prix Bravo Zulu, 2020. En avril 2022, parait L'invention des dimanches, Editions du Rouergue, illustré par Marie Détrée, peintre officiel de la Marine. En janvier 2022, paraît Marche en plein ciel ( Le Mot et le Reste ) un récit où elle raconte sa traversée à pied des Cévennes dans les pas de R.L. Stevenson. En avril 2023, parait La forme du fleuve ( Le Mot et le Reste ) un récit, dans le sillage de Julien Gracq, qui raconte une immersion en bord de Loire et sur les îles de sable. En novembre 2023, parait Ella Maillart, l'intrépide femme du globe ( Paulsen ) qui est un portrait illustré de la grande voyageuse et photographe. A l'été 2021, Gwenaëlle Abolivier réside à la Maison Julien Gracq, à Saint-Florent-le-Vieil. En octobre 2021, parait La Fiancée un roman-graphique illustré par Eddy Vaccaro ( éditions Soleil/ collection Noctambule ) Gwenaëlle Abolivier est l’autrice de : *Lettres océanes (Glénat, 2010) *Alexandra David-Néel, une exploratrice sur le toit du monde ( À dos d’âne, 2012) *De Saint-Malo ( Les petites Allées, 2013 ) *Ouessant et quelques éclats de phare ( Les petites Allées, 2018) *Ecrire d’amour à 20 ans ( A dos d’âne, 2014 ) *Le timbre de l’amitié, lettres de jeunesse ( A dos d’âne, 2015) *Tendre est l’écrit ( A dos d’âne, 2016 ) *Vertige du Transsibérien ( Naïve, avril 2015 ) *Te souviens-tu de Wei ? illustré par Zaü ( Hongfei, 2016 ) *Qui a vu Monsieur Corbu ? ( Editions Bernard Chauveau, 2016) *Tu m'avais dit Ouessant ( Le Mot et le Reste, 2019 ) *La Fiancée, (Soleil/Noctambule, 2021) * Marche en plein ciel ( Le Mot et le Reste, 2022) *L'invention des dimanches, (Editions du Rouergue, 2022) *La Forme du fleuve, ( Le Mot et le Reste, 2023) *Ella Maillart, l'intrépide femme du globe ( Paulsen, 2023)
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